Fabrice
Deux ans après ma naissance, le foyer dans lequel j’avais grandi éclatait suite aux nombreuses infidélités de mon père. Ce n’est que des années plus tard que j’ai réalisé le mal intérieur que m’a causé son absence. Dans ce contexte difficile, ma maman s’est rapprochée de Dieu et a cherché à communiquer à mon petit frère et moi-même la foi qu’elle avait découverte.
Enfant, je vivais mal les injustices et m’attristais du mal que je voyais autour de moi. Une rancœur profonde demeurait dans mon cœur vis-à-vis de mon père et j’hurlais à qui voulait l’entendre que je ne serai jamais comme lui!
J’accompagnais tous les Dimanche ma mère dans l’église qu’elle fréquentait où j’entendais régulièrement la Bonne Nouvelle, l’Evangile de Jésus mort pour les hommes pécheurs. A dire vrai, je ne me sentais pas concerné! Jésus était mort pour les drogués, les prostituées mais moi, j’étais un si bon garçon !
Les choses de Dieu m’attiraient et en même temps, je cherchais à me persuader qu’Il n’existait pas! J’entendais les copains affirmer que l’homme descend du singe et voulait y croire ; à côté de cela, j’étais intrigué par la fin du monde et le retour de Jésus sur terre.
Un Samedi soir d’été 1985 où mon père avait la possibilité de nous prendre (à l’époque, un week-end sur deux), il nous emmena au stade Grimonprez-Jooris voir l’équipe du LOSC. Je fus tout suite accroché par ce sport qui devint une vraie passion (je ne vivais plus, ne parlais plus que de foot). Mais ce qui m’attira plus encore, ce fut un groupe d’environ cent jeunes que j’avais repéré depuis le début de la rencontre, les north side, une bande de hooligans.
Il ne fallut pas plus de deux matchs pour que mon frère et moi intégrions ce milieu. Ce fut le choc pour notre pauvre mère de voir en quelques semaines ses deux garçons se couper les cheveux à la brosse, porter Bombers, jeans délavés et Doc Martens!
Pendant plus de quatre ans, je fis avec horreur la découverte que le si gentil garçon que je pensais être était pire encore que son père qu’il avait montré du doigt. J’assistais, médusé, à des bagarres entre mes amis et des supporters rivaux. Je me suis retrouvé deux fois à être soigné pour des coups pris au passage. Je sais, avec du recul, que Dieu m’a gardé au moins deux fois de la mort (qui me terrorisait). Si moi, j’avais voulu faire ma vie sans Dieu, Lui ne m’avait jamais mis de côté! J’ai su des années plus tard que mes grands-parents avaient prié pour que mon frère et moi appartenions à Christ !
Une amie que j’admirais pour son caractère bien trempé (elle aimait toujours tourner les choses de Dieu en dérision) donna un jour sa vie à Jésus. Je pus voir très vite le changement : Elle qui respirait autrefois la haine était devenue une fille paisible. Il émanait de son visage une vraie joie! Quelques temps plus tard, elle m’aborda et me déclara, des larmes dans les yeux: «Fabrice, si tu continues à vivre comme cela, tu vas droit en enfer!»
Dans cette même période, ma mère réussit à nous faire participer, mon frère et moi-même, à un camp de jeunes chrétiens. Nous sommes partis là-bas avec trois amis qui fréquentaient le même milieu que nous dans le but de nous faire remarquer.
Un soir, le pasteur invité prêcha avec la plus grande simplicité que Christ n’était pas venu pour des gens bien portants mais pour des malades, pas pour des justes mais pour des pécheurs. J’étais fatigué de la vie que je menais, tourmenté par certaines fautes que j’avais commises et effrayé face la mort. Lorsqu’il demanda si quelqu’un voulait donner sa vie à Christ, je me levai.
Malgré l’état dans lequel je me trouvais, Jésus a eu pitié de moi! Dans ce camp, au milieu de tout ce chaos intérieur, j’ai rencontré celle qui, cinq ans plus tard, allait devenir mon épouse. Elle aussi s’approchait de Jésus timidement. Nous avons connu plusieurs années où Jésus a du reconstruire nos vies ruinées par le péché. Je peux affirmer que Jésus m’a aussi montré Son amour par Sa patience.
Assez rapidement, après mon baptême, j’ai réalisé que je ne pouvais pas changer certaines mauvaises habitudes que j’avais prises. Je savais que j’étais pardonné de tous mes péchés, la mort ne m’effrayait plus mais il me semblait que je ne devais compter que sur moi-même pour conduire ma vie. Après un long moment, j’ai fini par abdiquer et j’ai demandé à Jésus qu’Il soit le centre de ma vie, ma force contre le mal. Il m’a alors rempli de Sa présence! Pendant plusieurs jours, j’eus la sensation de ne plus être sur la terre tant j’étais heureux !!!