20 avril 2024
Prédication

Dieu et la souffrance

Une des questions qui revient le plus souvent dans la bouche des gens pour se prouver que Dieu n’existe pas est : « Comment un Dieu si puissant et si aimant peut-il permettre tant de souffrance; comment peut- il permettre les atrocités de la guerre, que des gens meurent dans les terribles souffrances de leur maladie ? »

Le livre de l’Apocalypse décrit dans plusieurs passages la réaction des hommes suite aux souffrances conséquentes à certains fléaux : ils insultent le Dieu du ciel (ch16,9-11).

I) L’origine de la souffrance

Genèse 3,1-4 et 17-19 : ce passage révèle 3 points importants :

A l’origine du mal et de la souffrance, il y a Satan, le méchant, le mauvais, le malin, l’adversaire de Dieu, ce dernier avait créé un monde très bon. Celui qui s’oppose à Dieu est également appelé « le destructeur ».

→ La deuxième chose à retenir de notre texte est l’importance du libre-arbitre. Souvent les hommes opposent le fait que Dieu soit souverain, tout puissant pour tout contrôler et la liberté humaine. Dieu, comme ici, laisse le choix à l’homme : écouter Dieu ou désobéir.

Si vous dites : « Dieu devrait intervenir immédiatement contre le mal, l’éradiquer« , alors se pose la question : il doit le faire immédiatement pour chacun de nous lorsque, par nos paroles, nous salissons quelqu’un qui va souffrir des propos méchants que nous avons proférés; il doit sanctionner le mari infidèle car, derrière, ses enfants pleureront pendant des années et l’absence d’un papa…

Ce raisonnement laisse place à une pensée : Pourquoi Dieu n’a t-il pas créé des hommes et des femmes en qui le mal était absent? L’Ecclésiaste déclare que Dieu a créé les hommes droits. Dieu n’est pas responsable et il ajoute : ils ont pris bien des détours. L’homme a été créé droit mais Dieu l’a doté du choix et l’être humain n’a pas fait le bon choix. Auriez-vous aimé que Dieu fasse comme nous avec nos ordinateurs, qu’il nous programme pour ne faire que ce qu’il veut ? Alors, où est l’amour ? Dans l’amour est associée la liberté! Dieu nous aime et nous laisse libres.

→ Troisièmement, par son choix de ne pas écouter Dieu, et donc de lui désobéir, l’homme connaît la vieillesse et bien des souffrances : la mort, et donc les maladies (la détérioration du corps ) la peine physique du travail et de l’enfantement, les disputes dans le couple, le premier meurtre dû à la jalousie, l’adultère. La création bien ordonnée, bonne, harmonieuse, a laissé place au dérèglement de la nature et de la souffrance (famines).

La Bible déclare que ce que l’homme a semé, il le récolte. Et vous récoltez toujours plus que ce que vous avez semé! Qui sème le vent récolte la tempête! Le colérique qui ne se contrôle pas casse des relations qu’il a mis des années à construire et peut même blesser gravement quelqu’un; le cupide peut voler par amour pour l’argent et finir en prison…Nous avons du mal, comme Caïn, d’accepter les souffrances qui sont la conséquence de nos péchés. Non seulement nous subissons les conséquences de nos péchés, mais nous faisons souffrir ceux qui nous entourent. Joseph a souffert de la jalousie et de la cruauté de ses frères qui l’ont vendu comme esclave. Des années après cette épreuve, la femme de Potiphar, le maître chez qui il travaillait en tant que serviteur, l’a accusé d’avoir tenté de la violer. Il a fini en prison. Vous vous dites : quelle injustice! Dieu est intervenu et a changé le mal en bien en faisant sortir Joseph de sa cellule pour devenir un ministre d’Egypte. Il fut le sauveur de ce pays lors d’une grande famine et put secourir et se réconcilier avec ses proches.

Vous aussi, vous pouvez dans vos souffrances vous tourner vers Dieu; la Bible déclare : « Quand un malheureux crie, l’Eternel entend. »

II) La Bible souligne des leçons à tirer de nos souffrances

→ Luc 13,1-5 : Hier comme aujourd’hui, nous pensons que lorsque quelqu’un meurt d’une façon tragique, c’est qu’il était particulièrement pécheur et que Dieu l’a frappé comme il le méritait. Et vice-versa, des innocents sont fauchés suite à des drames (comme les attentats du 11/09). J’ai entendu des gens déclarer : je me sens coupable d’être en vie à la place de telle autre personne. Elle n’était pas moins ou plus coupable, nous dit Jésus. Nous sommes des pêcheurs; la mort peut, dans un monde submergé par le mal, nous surprendre à tout moment. Nous devrons alors nous retrouver devant Dieu pour comparaître pour notre vie.

Ne cherchons pas à fuir la souffrance ! Beaucoup de gens, dans notre société occidentale, veulent fuir la pénibilité, la douleur inhérente à la vie, par l’alcool, les drogues ou un tas de divertissements. Ils veulent un travail aménagé, une vie de couple sans histoire (à la première contrariété, ils se séparent), une guerre sans blessés ni morts, une vie sécurisée au maximum. L’Ecclésiaste nous parle du monde avec réalisme : il y a des injustices, on peut se blesser au travail; tout ne marche pas forcément pour le plus habile ou le plus travailleur.

En nous tournant vers Dieu, par Jésus, apprenons la force de caractère, l’endurance, la patience dans la souffrance! La souffrance fait partie de la condition humaine tombée dans le péché. Dieu n’y est pas rester étranger car il a envoyé son Fils Jésus. Pour entrer dans cette condition humaine, Jésus devra souffrir (Hébreux 2,14). La Bible parle de Lui comme l’homme de douleur, habitué à la souffrance. Il a souffert dès son enfance de la persécution. Ses parents ont du fuir avec Lui en Egypte pour échapper à la fureur d’Hérode. Il a souffert dans son travail de charpentier. Il a du souffrir très vite de la mort de son père adoptif Joseph. Il a souffert de la misère des hommes : à la vue des foules perdues, harassées, blessées, inquiètes, Il était rempli de compassion. Il souffrait avec sa créature. Il a frémi devant la mort d’un proche, a été indigné devant la maladie. Il a pleuré sur le fait qu’il aurait voulu que les hommes se rapprochent de Lui comme des poussins (frêles bébés) se blottissent sous les ailes de leur mère. Il a appris, bien qu’Il soit Dieu, l’obéissance par les choses qu’Il a souffertes.

Les difficultés permises par Dieu devraient nous ramener à Lui. Souvent dans nos vies, pour être arrêté dans nos péchés, il faut la souffrance, conséquente de nos fautes, la douleur dans notre corps : le buveur souffre d’une cyrose; le libertin sur le plan sexuel attrape une maladie vénérienne ou le sida… L’homme peut essayer de tout faire pour annuler les conséquences de ses dérèglements aux lois divines; tôt ou tard, ici ou dans l’Eternité, il aura à subir le châtiment ou à rendre des comptes.

→ Amos 4,7-11 : 5 fois, malgré ses souffrances, Dieu déplore : « Malgré cela, vous n’êtes pas revenus à moi ». Le Fils prodigue, dans sa famine et sa faim, est rentré en lui-même, a considéré les choses et est revenu chez son père. La douleur nous amène à reconsidérer notre façon de vivre, notre destinée.
Psaumes 119,67 et 71 : Ce n’est pas volontiers que Dieu humilie. Réfléchissons dans nos souffrances, humilions-nous et revenons à Dieu!
Un jour, un homme perdit la vue dans une fusillade suite à un trafic de drogue. Des années plus tard, il fit une rencontre avec Jésus-Christ et faisait le constat suivant : « J’ai payé un prix très élevé mais je dois dire que ça en valait la peine. J’ai finalement obtenu ce qui donne de la valeur à ma vie. »

Oui, c’est par la souffrance que Dieu dispose l’homme à l’écouter (Job 36,15). Il nous a parlé avec douceur en nous faisant du bien, n’a cessé de nous rendre témoignage de sa bienveillance par ses bienfaits de tous les jours mais sa bonté ne nous a pas amené au changement! Alors Il parle plus fort par la souffrance.
» Dieu murmure dans nos moments de joie mais il tonne dans nos souffrances. » C.S Lewis

III) L’unicité du message de la Bible : un Dieu qui souffre

→ Dieu est dépeint dans la Bible comme longanime. Cela signifie « la patience à supporter les souffrances morales »
Genèse 6,6 : Dieu fut affligé dans son cœur devant le mal sur la terre. Dieu a ressenti du chagrin. Dans les prophètes, son cœur s’émeut à cause des hommes, des vies brisées. Dieu, en Jésus, est venu pour soulager les souffrances physiques et morales des hommes. Ce sont nos souffrances qu’il a portées.

→ Mesurons-nous l’horreur de ce que l’homme a fait en crucifiant celui que Dieu nous avait envoyé, son propre Fils, venu pour nous montrer l’Amour de Dieu? Dieu a beaucoup souffert du sort que les hommes ont réservé à son Fils. Mais Il le savait et l’a envoyé pour nous sauver! Le Christianisme est la seule religion à affirmer que Dieu s’est fait pleinement homme en Jésus-Christ et qu’Il a donc connu le désespoir, le rejet, la solitude, la pauvreté, le deuil, l’angoisse, l’emprisonnement et la mort. Sur la croix, Dieu qui était en Christ, réconciliait le monde avec Lui. Il a souffert une fois pour les péchés. Il nous a montré l’horreur qu’avait Dieu pour nos péchés. Il les a pris sur Lui et a subi le châtiment que nous méritions. Son Père s’est détourné de Lui. Il s’est écrié : « Mon Père, pourquoi m’as-tu abandonné? » Nous, nous savons pourquoi. Mais nous souffrons bien souvent de par les conséquences de nos fautes. Lui n’avait rien fait de mal mais, par amour pour nous, Il a accepté de souffrir le châtiment que nous devions subir pour que nous ayons la paix avec Dieu. Il n’a pas épargné son propre Fils parce qu’il n’y avait pas d’autre moyen pour nous sauver. Le Dieu que les chrétiens adorent s’est fait homme et a souffert comme eux dans la personne de Jésus.

« Dans le monde bien réel de la douleur, comment quelqu’un pourrait-il adorer un dieu qui ne peut pas la ressentir? Dans plusieurs pays d’Asie, je suis entré dans un temple bouddhiste et je me suis tenu avec respect au pied de la statue du Bouddha; celui-ci est assis jambes et bras croisés, les yeux fermés, une ombre de sourire sur les lèvres, l’air absent, détaché des souffrances de ce monde. Chaque fois, il me fallait détourner le regard un moment. Je me tournais en pensée vers l’être abandonné, écartelé, torturé sur la croix, des clous plantés dans ses mains et ses pieds, son dos lacéré, ses articulations étirées, son front saignant des piqûres d’épines, la bouche sèche, souffrant d’une soif intolérable, et plongé dans une obscurité loin de Dieu. Voilà mon Dieu! Il a mis de côté son immunité à la douleur. Il est venu dans ce monde de chair et de sang, de larmes et de mort. Il a souffert pour nous. A la lumière de ses souffrances, les nôtres deviennent plus faciles à porter. Sur la marque laissée par la question de la souffrance de l’humanité, nous y apposons une autre, celle d’une croix qui symbolise la souffrance divine. » John R.W.Stott dans « La croix de Jésus-Christ »

V) L’espérance des chrétiens : la restauration finale / La peur des perdus : un lieu de souffrance

Beaucoup déclarent : « Comment un Dieu juste peut-il permettre que des coupables passent entre les mailles du filet ? » C’est volontairement oublié qu’à la fin du monde il y aura un jugement final. Les hommes qui n’auront pas cru en Jésus et qui ne se seront pas repenti iront dans un lieu de souffrance éternelle
Le croyant,lui, soupire, comme la création, à de nouveaux cieux et une nouvelle terre (Apocalypse 21,1-4) où il n’y aura ni mort, ni deuil, ni lamentation, ni douleur. Les choses anciennes auront disparu.